Commentaires | Les conditions météo étant conformes aux prévisions d’Ugrib, nous quittons Levanzo à 6h00, cap au Nord Ouest. 173 milles (environ 320 km) nous séparent de la Sardaigne. Nous les franchirons en 34 heures, alternant les bords « Perkins » et quelques beaux moments de voile, tiré par notre grand spi bleu. Le premier contact avec notre port d’entrée en Sardaigne, Arbatax, est plutôt positif. L’environnement montagneux est de toute beauté et si le port industriel n’a rien de charmant, le petit village, blotti sous le vent du cap Bellavista est très coquet. Nous passons notre première nuit à l’abri de la digue nord, au mouillage. Au petit matin, (8h30, pour des inactifs comme nous, c’est quasi l’aube), nous recevons la visite de la « Guardia di Finanza », la douane locale qui nous demande, fort poliment, les papiers du bord. Tout y passe y compris mon permis de navigation hauturière (non exigible en France) et le certificat d’assurance de Blue Gin dont je m’étais procuré une copie traduite en italien. Tout est en règle sauf que… l’attestation d’assurance ne mentionne pas l’annexe et son moteur, partie intégrante de Blue Gin. Mes tentatives d’explication, mon appel à la fibre européenne, ma botte secrète (on est pas riches, ayez pitié !), rien n’y fait. Notre gabelou nous colle un PV de 779 € (vous avez bien lu) qui sera ramené à 38 € (seulement) si on prouve très très vite que l’annexe en question est bien assurée. Facile, sauf qu’on est dimanche et que notre agent d’assurance ne sera joignable que le mardi matin. Qu’à cela ne tienne, ces messieurs ont tout leur temps et en attendant le précieux sésame, mettent l’annexe et son moteur sous séquestre. Nous profitons de cette escale forcée pour visiter le coin. Le mouillage sous le vent de l’île dell’Olgistra, à quelques milles au nord d’Arbatax, est paradisiaque : rochers roses, sous le soleil et le ciel bleu… Seul point noir, la température de l’eau ne dépasse pas encore celle de Bréhat en plein été, ce qui interdit la baignade. Le lundi, nous prenons le bus pour visiter la petite ville voisine de Tortoli : sans intérêt. Nous en revenons à pied en passant par la zone industrielle d’Arbatax où nous dénichons un hyper-marché qui vend, dans un capharnaüm indescriptible (d’ailleurs, j’essaierai même pas de le décrire !), un fatras d’appareils en tout genre, de meubles, de jouets, et autres fringues, à faire pâlir d’envie les meilleurs souks de Tunisie. Le mardi, notre très efficace agent d’assurance (Legall à Perros-Guirec), nous envoie par mail l’attestation exigée. Il ne reste plus qu’à la remettre en mains propres à notre sympathique douanier afin qu’il nous libère… Rendez-vous est pris vers 16 heures (après la sieste). L’entretien commence plutôt bien puisqu’on m’offre un café… ce qui m’inquiète un peu ! Après une bonne heure d’écriture pour la levée du séquestre, se pose le problème du paiement de l’amende de 38 € qui doit se faire à la Poste… qui n’ouvre que le matin ! Alors que ma patience commence à s’émousser sérieusement, mon interlocuteur m’annonce que, tout compte fait, mon délit n’est pas si grave et… qu’il passe l’éponge. Ouaip !!! Ils sont sympas ces douaniers italiens, non ? Après 3 jours passés dans cette première escale sarde, nous décidons de faire route vers la Costa Smeralda… |